De la famille des Béryls, l'émeraude doit sa couleur verte à sa teneur en chrome et en vanadium, et son nom au grec ancien « smaragdos » (pierre verte). On juge la qualité d'une émeraude, entre autres critères, à l'intensité de sa couleur.
Extrêmement rare en raison des critères géologiques qu'elle requiert, l'émeraude est par conséquent une pierre précieuse des plus chères. Il est très courant de trouver des inclusions sur les émeraudes, lesquelles témoignent alors de leur authenticité. On appelle ces inclusions des « givres » ou, pour parler d'un ensemble de givres, du « jardin d'une émeraude ». A l'image des saphirs étoilés, phénomène optique dû à la présence d'inclusions d'aiguilles de rutile cristallisées à 60 ou 120 ° dans la pierre, l'émeraude peut également se parer de cette caractéristique cristallographique, lui donnant un attrait et une originalité supplémentaires aux yeux des collectionneurs. On parle d' « émeraude trapiche ».
Concernant son exploitation, c'est en Colombie que l'on trouve le plus grand nombre de gisements d'émeraudes. La richesse géologique de ce pays d'Amérique du Sud en fait le principal producteur au niveau mondial, tant en termes de quantité que de qualité. On notera que les émeraudes originaires de ce pays proviennent du triangle d'Or, à savoir les mines de Chivor, Muzo, Peñas Blancas et Coscuez. D'autres pays possèdent néanmoins des gisements, tels le Brésil, la Russie, le Zimbabwe, ou encore la Zambie, mais dans des proportions infimes en comparaison avec la Colombie.
Parmi les émeraudes les plus célèbres et/ou les plus belles, on citera celle du Duc de Devonshire, William Cavendish, qui la reçut de l'empereur Pierre 1er du Brésil en 1831. D'un vert intense, cette émeraude extraite de la mine de Muzo pèse 1 384 carats. Au Kunsthistorisches Museum de Vienne, on peut admirer l'émeraude de Moctezuma, du nom du souverain aztèque l'ayant offerte à Hernan Cortés en 1519. Il s'agissait en réalité d'un bloc de calcaire recouvert de cristaux d'émeraudes. A Istambul, au palais de Tokapi, une émeraude pesant 16 300 carats y est conservée.
Quant à l'émeraude Patricia, l'une des plus belles émeraudes au monde, d'un poids de 632 carats, il est possible de la voir au Museum d'Histoire Naturelle de New-York. Découverte en 1993 dans l'épave d'un navire enfoui au large de la Floride depuis 1757, l'émeraude Isabella, d'un poids de 964 carats, est soupçonnée d'avoir été la propriété d'Hernan Cortés.
On peut également mentionner le « Collier de l'Indépendance », en raison de son lien avec la guerre d'Indépendance américaine. En 1777, une comtesse polonaise soucieuse du sort de l'être aimé rendit visite à Benjamin Franklin, à qui elle offrit son collier, une fois rassurée, avec la précision suivante : « Voici treize émeraudes carrées et treize émeraudes en poire, une pour chacune des treize colonies américaines ».
On citera aussi le trésor impérial d'Iran, situé à Téhéran, réputé pour contenir un certain nombre d'émeraudes de très grande valeur. Enfin, c'est en 2001 qu'un collectionneur acquit l'émeraude du Grand Moghol, une pierre précieuse de 218 carats gravée d'inscriptions religieuses, pour un prix de plus de deux millions de dollars.